"Oui, j'ai une patrie : la langue française."
Albert Camus, Carnets II, janvier 1942-mars 1951
"La langue française, d’ailleurs, est une eau pure que les écrivains maniérés n’ont jamais pu et ne pourront jamais troubler. Chaque siècle a jeté dans ce courant limpide, ses modes, ses archaïsmes prétentieux et ses préciosités, sans que rien surnage de ces tentatives inutiles, de ces efforts impuissants. La nature de cette langue est d’être claire, logique et nerveuse. Elle ne se laisse pas affaiblir, obscurcir ou corrompre."
Guy de Maupassant, Préface de Pierre et Jean, La Guillette, Étretat, septembre 1887.
Guy de Maupassant, Préface de Pierre et Jean, La Guillette, Étretat, septembre 1887.
"La civilisation des machines n'a nullement besoin de notre langue, notre langue est précisément la fleur et le fruit d'une civilisation absolument différente de la civilisation des machines."
Georges Bernanos, La France contre les robots
Georges Bernanos, La France contre les robots
« Je suis laxiste en matière de langue, et j’accepte avec joie néologisme et argot, mots étrangers, drôleries de toutes sortes, fantaisies et calembours … Mais, je voudrais que la langue reste claire pour qu’on puisse s’en servir, élégante et légère pour qu’on y prenne plaisir, univoque et rigoureuse pour que l’esprit ne s’y égare pas. »
Jean d’Ormesson ,La France malade de sa langue
"La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on n'est jamais tenté de lui être infidèle"
Anatole France
Perdu ta langue, La Caravane Passe et Rachid Taha
Un atlas sonore des langues régionales en France atlas.limsi.fr/
Le novlangue, instrument de destruction intellectuelle
Syme (du Service des recherches au Ministère de la Vérité) : « Nous
détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines
de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os. (…) Ne voyez-vous pas
que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la
pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par
la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. (…) La
révolution sera complète quand le langage sera parfait. »
George Orwell, 198 |
George Orwell était écrivain, penseur, mais aussi praticien du langage.
Dans son roman «1984», il invente la «novlangue», un langage dont le but
est l’anéantissement de la pensée, la destruction de l'individu devenu
anonyme, l'asservissement du peuple. Réflexions sur le pouvoir des mots.
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La dernière classe, Alphonse Daudet lu par Fernandel
"Alors, d’une chose à l’autre, M. Hamel se mit à nous parler de la langue française, disant que c’était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide : qu’il fallait la garder entre nous et ne jamais l’oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu’il tient bien sa langue, c’est comme s’il tenait la clef de sa prison"
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Un jour, une question et trois vidéos!
Comment est née la langue française ?
Parle-t-on français ailleurs dans le monde ?
Pourquoi la langue française est-elle plus difficile que les autres ?
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Le rapport à la langue dans l´écriture.
Extrait d’une lettre de Nancy HUSTON à Leïla SEBBAR, Lettres parisiennes. Autopsie de l’exil, de Nancy Huston et Leïla Sebbar, Editions Bernard Barrault, 1986
Pendant plus d’un an, deux femmes se sont écrit en français, de Paris à Paris. La première vient du Canada, la seconde, d’Algérie. Elles ne sont ni d’ici ni de là-bas. Leur pays est celui du verbe.
"Vivre à l’étranger m’a permis d’avoir, vis-à-vis du pays d’origine et du pays d’adoption, un petit recul critique : je les perçois l’un et l’autre comme des cultures. La même chose vaut pour la langue : ce n’est qu’à partir du moment où plus rien n’allait de soi – ni le vocabulaire, ni la syntaxe, ni surtout le style –, à partir du moment où était aboli le faux naturel de la langue maternelle, que j’ai trouvé des choses à dire. Ma « venue à l’écriture » est intrinsèquement liée à la langue française. Non pas que je la trouve plus belle ni plus expressive que la langue anglaise, mais, étrangère, elle est suffisamment étrange pour stimuler ma curiosité. (Encore aujourd’hui, si je dois faire un article en anglais, je le rédige d’abord en français pour le traduire ensuite : perversion peut-être, perte de temps sans doute, mais sans cela j’aurais l’impression de me noyer dans des évidences trompeuses.)
Tu dis que je sais assimiler et utiliser des « codes »… C’est vrai que j’ai été très séduite, au début de mon séjour ici (qui ne devait être qu’un « séjour », une année d’études universitaires), par les discours qui pullulaient alors ; j’ai assisté avec avidité aux séminaires en vogue, j’ai consommé goulûment quantité de livres et de revues théoriques, j’ai avalé les textes de Barthes et de Lacan avec, non pas le lait maternel, mais le lait de cette marâtre qu’était pour moi la langue française ; c’est à travers eux que j’ai perfectionné ma connaissance du subjonctif. En même temps, j’étais ahurie par la « servilité » que suscitaient autour d’eux ces maîtres penseurs. Même si je l’avais voulu, je n’aurais jamais pu me glisser dans une de ces chapelles, devenir la disciple fervente d’une de ces divinités intellectuelles – parce que, de l’autre côté de l’Océan et toujours présente dans ma tête, il y avait l’Amérique du Nord. Les concepts que j’apprenais ici n’étaient pas recevables là-bas ; ils m’abandonnaient, avec la langue, chaque fois que je décollais d’Orly… et heureusement. Je me souviendrai toujours d’un certain matin où je me suis réveillée dans un loft new-yorkais, dans les bras d’un homme avec qui l’amour la veille m’avait fait défaillir de joie ; je me suis dit en anglais : « Pourtant Lacan prétend qu’il n’y a pas de rapport sexuel » – et j’ai ri tout haut, follement heureuse de trouver cette idée parfaitement imbécile dans mon contexte américain."
Pendant plus d’un an, deux femmes se sont écrit en français, de Paris à Paris. La première vient du Canada, la seconde, d’Algérie. Elles ne sont ni d’ici ni de là-bas. Leur pays est celui du verbe.
"Vivre à l’étranger m’a permis d’avoir, vis-à-vis du pays d’origine et du pays d’adoption, un petit recul critique : je les perçois l’un et l’autre comme des cultures. La même chose vaut pour la langue : ce n’est qu’à partir du moment où plus rien n’allait de soi – ni le vocabulaire, ni la syntaxe, ni surtout le style –, à partir du moment où était aboli le faux naturel de la langue maternelle, que j’ai trouvé des choses à dire. Ma « venue à l’écriture » est intrinsèquement liée à la langue française. Non pas que je la trouve plus belle ni plus expressive que la langue anglaise, mais, étrangère, elle est suffisamment étrange pour stimuler ma curiosité. (Encore aujourd’hui, si je dois faire un article en anglais, je le rédige d’abord en français pour le traduire ensuite : perversion peut-être, perte de temps sans doute, mais sans cela j’aurais l’impression de me noyer dans des évidences trompeuses.)
Tu dis que je sais assimiler et utiliser des « codes »… C’est vrai que j’ai été très séduite, au début de mon séjour ici (qui ne devait être qu’un « séjour », une année d’études universitaires), par les discours qui pullulaient alors ; j’ai assisté avec avidité aux séminaires en vogue, j’ai consommé goulûment quantité de livres et de revues théoriques, j’ai avalé les textes de Barthes et de Lacan avec, non pas le lait maternel, mais le lait de cette marâtre qu’était pour moi la langue française ; c’est à travers eux que j’ai perfectionné ma connaissance du subjonctif. En même temps, j’étais ahurie par la « servilité » que suscitaient autour d’eux ces maîtres penseurs. Même si je l’avais voulu, je n’aurais jamais pu me glisser dans une de ces chapelles, devenir la disciple fervente d’une de ces divinités intellectuelles – parce que, de l’autre côté de l’Océan et toujours présente dans ma tête, il y avait l’Amérique du Nord. Les concepts que j’apprenais ici n’étaient pas recevables là-bas ; ils m’abandonnaient, avec la langue, chaque fois que je décollais d’Orly… et heureusement. Je me souviendrai toujours d’un certain matin où je me suis réveillée dans un loft new-yorkais, dans les bras d’un homme avec qui l’amour la veille m’avait fait défaillir de joie ; je me suis dit en anglais : « Pourtant Lacan prétend qu’il n’y a pas de rapport sexuel » – et j’ai ri tout haut, follement heureuse de trouver cette idée parfaitement imbécile dans mon contexte américain."
Le choix de la langue française d´Anna Moï, écrivaine.
À l'occasion de la journée mondiale de la Francophonie, Anna Moï, écrivaine, auteur de "L'écho des rizières", revient son rapport avec la langue française dans le cadre de l'émission 7 jours sur la planète sur TV5MONDE.
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L´accent
"Et par dessus tout ça on vous donne en étrenne / L´accent qui se promène et qui n´en finit pas" Gilbert Bécaud (Les marchés de Provence, 1957)
Il paraîtrait que l´accent français serait sexy ! Mais le français ce n´est pas seulement un accent, mais des accents, issus des langues et dialectes de la France.
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Géopolis Le français, «première langue de l'Afrique et peut-être du monde»?
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La "diplomatie culturelle et d´influence " de la France
Entretien avec Bruno Foucher président de l'Institut Français
https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-09-fevrier-2017
Les mots ont un sens : la culture n’est plus un supplément d’âme mais un secteur crucial pour le pays et, accessoirement, ses exportations. Ne parlez plus de rayonnement mais d’influence, traduction française du « soft power » anglo-saxon.
https://www.franceinter.fr/emissions/un-jour-dans-le-monde/un-jour-dans-le-monde-09-fevrier-2017
Les mots ont un sens : la culture n’est plus un supplément d’âme mais un secteur crucial pour le pays et, accessoirement, ses exportations. Ne parlez plus de rayonnement mais d’influence, traduction française du « soft power » anglo-saxon.
France Culture: Que serait la culture française sans l'immigration et le métissage ?
https://www.franceculture.fr/conferences/radio-campus-france/que-serait-la-culture-francaise-sans-limmigration-et-le-metissage
Que serait la culture française sans Joséphine Baker ou Omar Sy ? De Picasso à Man Ray, en passant par NTM et Aznavour, la culture française doit en partie sa notoriété à ces personnalités qui viennent de l'immigration.Absent du récif collectif, l'invisibilité historique de l'immigration n'a pu ainsi valoriser l'importance et l'impact qu'ont eu ces différents artistes multiculturels sur son enrichissement.
La culture française ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si tous ces artistes venus d’ailleurs n’avaient pas constitué une part de notre culture collective. Pascal Blanchard
A l'heure où des débats polémiques sur l'identité nationale grondent, les Rendez Vous de L'Histoire de Blois, ont rappelé l’influence de ces artistes étrangers ou ultramarins sur la culture française à travers l’exposition Artistes et diversité en France et la série Artistes de France, avec notamment le rappeur Abd El Malik qui prête sa voix.
Une émission produite par Radio Campus Orléans. Elle fait partie d'une des antennes de Radio Campus France, le réseau des radios Campus, rassemblant 29 stations FM & web situées au cœur des grands centres urbains français. Il est le premier réseau de médias jeunes et étudiants de France.
https://www.franceculture.fr/conferences/radio-campus-france/que-serait-la-culture-francaise-sans-limmigration-et-le-metissage
Que serait la culture française sans Joséphine Baker ou Omar Sy ? De Picasso à Man Ray, en passant par NTM et Aznavour, la culture française doit en partie sa notoriété à ces personnalités qui viennent de l'immigration.Absent du récif collectif, l'invisibilité historique de l'immigration n'a pu ainsi valoriser l'importance et l'impact qu'ont eu ces différents artistes multiculturels sur son enrichissement.
La culture française ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si tous ces artistes venus d’ailleurs n’avaient pas constitué une part de notre culture collective. Pascal Blanchard
A l'heure où des débats polémiques sur l'identité nationale grondent, les Rendez Vous de L'Histoire de Blois, ont rappelé l’influence de ces artistes étrangers ou ultramarins sur la culture française à travers l’exposition Artistes et diversité en France et la série Artistes de France, avec notamment le rappeur Abd El Malik qui prête sa voix.
Une émission produite par Radio Campus Orléans. Elle fait partie d'une des antennes de Radio Campus France, le réseau des radios Campus, rassemblant 29 stations FM & web situées au cœur des grands centres urbains français. Il est le premier réseau de médias jeunes et étudiants de France.
Trois langues et un idiome national à protéger
"Alors que le français, l’allemand et – de plus en plus – l’anglais sont les langues de communication par défaut, le luxembourgeois est de fait “la” langue d’intégration."
Selon le Statec (Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg), 7 résidents sur 10 parlent le luxembourgeois, bien avant le français et l’allemand. A l´heure de la mondialisation, du multiculturalisme, le Luxembourg, ce petit pays d´une superficie de 2 586 km², situé en plein cœur de l'Europe occidentale entre la Belgique, la France et l'Allemagne, réussit le pari de conserver le multilinguisme tout en préservant le luxembourgeois, inscrit dans la loi du 24 février 1984 comme langue nationale des Luxembourgeois.
ci_05_2017_langues_trois_langues_et_un_idiome_national_à_protéger__.pdf |