Né quelque part, Maxime Le Forestier
L´Autre, Andrée Chedid
L’Autre
« Je est un autre. » Arthur R.
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre
J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits
Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie
Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.
Andrée Chedid
Poème inédit commandé par le Printemps des Poètes 2008
« Je est un autre. » Arthur R.
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre
J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits
Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie
Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs
À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.
Andrée Chedid
Poème inédit commandé par le Printemps des Poètes 2008
France Inter, l´humeur vagabonde
Né, dans le Vème arrondissement de Paris d’un père mauritanien, officiellement musulman bien qu’athée, et d’une mère marxiste orthodoxe, elle-même issue d’une famille catholique mi bretonne-mi vendéenne, Karim Miské s’est constamment vu étiqueté dans le regard des autres : blanc en Afrique, mais héritier de l’histoire complexe de sa lignée, arabe à l’école française, et sommé de correspondre à la caricature post-coloniale. Heureusement il y a eu la musique, et les livres, et ce que l’on apprend, parfois durement, dans les chemins de traverse que l’on finit par emprunter pour, sinon appartenir à un groupe, au moins s’appartenir et savoir qui l’on veut être. D’ailleurs l’adaptation de son livre en Bande Dessinée, qui vient de paraître chez Viviane Hamy, s’intitule bel et bien « S’Appartenir ». C’est le dessinateur Antoine Silvestri qui l’a réalisé.
Né, dans le Vème arrondissement de Paris d’un père mauritanien, officiellement musulman bien qu’athée, et d’une mère marxiste orthodoxe, elle-même issue d’une famille catholique mi bretonne-mi vendéenne, Karim Miské s’est constamment vu étiqueté dans le regard des autres : blanc en Afrique, mais héritier de l’histoire complexe de sa lignée, arabe à l’école française, et sommé de correspondre à la caricature post-coloniale. Heureusement il y a eu la musique, et les livres, et ce que l’on apprend, parfois durement, dans les chemins de traverse que l’on finit par emprunter pour, sinon appartenir à un groupe, au moins s’appartenir et savoir qui l’on veut être. D’ailleurs l’adaptation de son livre en Bande Dessinée, qui vient de paraître chez Viviane Hamy, s’intitule bel et bien « S’Appartenir ». C’est le dessinateur Antoine Silvestri qui l’a réalisé.
Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, chap.3 - l´ethnocentrisme
"L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion, en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l’Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or derrière ces épithètes se dissimule un même jugement: il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l’inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animale, par opposition à la culture humaine. Dans les deux cas, on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit."
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